Des citronniers pour les lendemains de l’éveil
Ludovic De Vita
Artiste, chercheur, directeur de l’IRISA
Institut de recherche internationale en anthropologie
de la singularité
La poésie serait de pouvoir continuer à croire que tout est encore possible. Laisser une intuition exercer son pouvoir sur soi et sur les autres. Le monde change et avec lui nous devons pouvoir dépasser ce qui nous limite, c’est à dire ce qui nous conforme à ce qui nous déterminait hier.
Il y a de l’art à trouver dans chacune de nos actions. Un art opérant par expérimentation et transformation de ce que nous faisons par habitude.
Quelqu’un dit que ce n’est pas possible de faire pousser des citrons en Brenne. Pourquoi ? Pourquoi pas ? Parce qu’il y fait froid ? ou trop humide ? Pour de bonnes raisons connues et inconnues comme toutes les raisons que nous invoquons pour que rien ne change.
Disons que je n’y crois pas.
C’est l’art de ne pas se soumettre à ce que l’on sait déjà. Essayez en partant de là. De rester immobile jusqu’à ce que l’action juste survienne d’elle-même.
Changer la façon même de consommer le temps.
Tenter de saisir ce qui est fait et pensé dans la temporalité de nos actions en essayant de ne produire un geste qu’en interrogeant constamment ce qui nous motive dans sa réalisation.